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Ce paragraphe reprend les informations données par Lady Walston en 1935, dans la revue « The Connoisseur »,  par Florence de Dampierre dans « Les plus beaux meubles peints », par le site [1] www.kunstmarkt.com ( rubrique « Magazin », onglet « News ») sous le titre « Die Lackwarenmanufaktur Stobwasser in Berlin » et par l’ouvrage « L’Art Russe » aux Editions Citadelle et Mazaud..

 

 

Pays Bas

 

 

En Hollande, l’industrie de la tôle peinte démarre probablement vers  1700 dans plusieurs villes telles que Zeist près d’Utrecht, Amsterdam, La Haye, Delft. La production recouvre une grande variété d’objets à usage domestique

 

Bien qu’une sorte de laquage peu riche en décors ait été pratiqué à Zeist et que, jusqu’au milieu du 19 ème siècle, Hoorn, dans le nord du pays, ait continué à produire des articles laqués, on rencontre assez peu de ces objets dans les musées hollandais.

 

On peut cependant voir à Haarlem une  charmante cafetière et à Amersfoort une curieuse et intéressante tabatière ainsi qu’un cendrier décorés dans le style Louis XVI sur un fond de couleur crème.

 

Plus tard, la Hollande envoya certaines de ses productions  au Pays de Galles pour y être peintes et décorées, notamment dans les manufactures de Pontypool et de Usk. Des artistes de renom tels que Thomas Baxter, peintre sur porcelaine, né à Worcester en 1782, mort à Londres en 1821,s’y employèrent.

Il est aussi probable que beaucoup de ces pièces furent acheminées vers la France via la Belgique car il n’est pas rare de trouver des pièces de forme typiquement hollandaise décorées dans le style français si particulier qui prévalait à la fin du 18eme siècle.

 

Assez curieusement, les tôles peintes semblent peu prisées en Hollande mais sans doute est-ce parce que nombre de ses productions présentent des formes  parfois peu élégantes et des décors peu raffinés.

On peut cependant rencontrer des pièces exceptionnelles telles que une magnifique paire de bougeoirs en forme de colonnes corinthiennes laqués et dorés.

Les cafetières  sont assez communes bien qu’elles soient rarement d’aussi belle qualité que les deux décorées de chinoiseries sur fond de laque noire  que détient la collection de Sir Cecil Harcourt Smith. On les voit  plus fréquemment dans le sud de la Hollande, près de la frontière belge, que dans le nord où la forme arrondie à trois pieds prévaut.

Les jarres destinées à tenir au chaud les marrons sont devenues de plus en plus difficiles à trouver et sont rarement de forme aussi gracieuse et de décor aussi raffiné que celles du Pays de Galles.

Un décor typique de la meilleure période hollandaise est un bouquet de fleurs crème et rouge liées par un ruban doré sur un fond noir. De telles jarres étaient encore utilisées jusqu’à tout récemment. Elles étaient placées sur la table le jour de l’An mais restaient comme ornement sur le manteau de la cheminée le reste de l’année.

Les plateaux étaient aussi d’un usage fréquent.

 

 

 

Allemagne

 

Une manufacture d’objets laqués fut implantée à Braunschweig (Brunswick) en 1763 par la famille Stobwasser. Elle poursuivit ses activités jusqu’en 1863.

 

C’est devenu un nom générique utilisé aujourd’hui pour désigner des objets d’art fabriqués à Braunschweig par des techniques artisanales visant une grande qualité d’exécution, aussi bien sur bois et sur papier mâché que sur métal.

 

Histoire de la Manufacture

 

Le duc Charles I de Braunschweig (1735-1806), désireux d’encourager l’artisanat  et les exportations dans son duché, accorde aux manufactures des privilèges particuliers.

 

C’est dans ce contexte qu’en 1763 Georg Heinrich Stobwasser (1717-1776), originaire de Lobenstein en Thuringe,  installe à Braunschweig, avec son père Georg Eustachius Stobwasser une manufacture « d’objets peints ».

 

La qualité des objets produits par cette manufacture ne tarde pas à  lui attirer une large clientèle parmi la noblesse, la haute bourgeoisie et  les  officiers. Quelques années après sa création, la manufacture, qui comptera jusqu’à une centaine d’employés, voit sa renommée dépasser rapidement les frontières du duché et s’étendre à l’international.

 

Des objets quotidiens aux objets de luxe

 

La manufacture produit d’abord des objets d’usage quotidien : assiettes et plats, boîtes de toutes sortes, tabatières, plateaux, pichets, candélabres et même quelques meubles. Il est probable que la production de tabatières recélant des scènes érotiques cachées dans un double fond ait pu, dans une certaine mesure, contribuer  à sa réputation

 

Plus tard, le fils du fondateur, Johan Heinrich Stobwasser (1740-1829), nouveau directeur artistique et dirigeant de la manufacture, fait appel à des peintres de talent comme le  miniaturiste  Friedrich George Weitch (1758-1828) pour décorer certaines des productions de paysages romantiques ainsi que de scènes historiques et mythologiques d’après des modèles italiens, français ou néerlandais.

 

Son succès grandissant ne tardant pas à susciter des contrefaçons, la manufacture est amenée, s’appuyant sur le privilège accordé en 1775 par Charles I, à utiliser une marque particulière :,un  cheval sautant. Mais de nombreux produits contrefaits continueront à être commercialisés sans signature ou marqués en  rouge «Stobwasser Factory » ou portant des signatures fantaisistes,  ce qui rend aujourd’hui difficile l’authentification des pièces produites par la manufacture.

 

L’implantation à Berlin

 

La manufacture de Braunschweig connaissant un succès grandissant, une  branche est crée à Berlin (Wilhelmstrasse) vers 1772-1773 sous le règne du roi Friedrichs. Spécialisée dans la fabrication de lampes en tôle peinte, cette manufacture est une des plus importantes de Berlin et elle entretient d’étroites relations commerciales avec la Maison Royale qui lui passe de nombreuses commandes.

 

La manufacture est d’abord confiée à Louise, soeur de Christian Heinrich Stobwasser et à son mari, un français. La direction est ensuite reprise par le frère de Louise. En 1832, la manufacture s’associe à deux autres entrepreneurs A.W Meyer et C .Wried et prend le nom de « Stobwasser factory Meyer & Wried- Braunschweig ».

 

Dans le 1^er tiers du 19ème siècle, la haute aristocratie internationale constitue, pour la manufacture de Berlin, une clientèle régulière.

 

Le déclin

 

Mais les progrès de l’industrialisation finissent par mettre en difficulté la manufacture de Braunschweig qui cesse définitivement ses activités en 1863.

 

Parallèlement, la branche de Berlin se tourne progressivement vers la fabrication de lampes à pétrole. Elle était encore vers 1900 un des plus importants fabricants de lampes en Allemagne.

 

 

D’intéressants spécimens d’objets peuvent être vus au « Braunschweigisches Landesmuseum »  notamment des vases et un porte couteaux et  fourchettes en laque rouge présentant un  bord perforé décoré d’un motif végétal doré. Il faut noter aussi un important et remarquable  plateau orné d’un beau tableau représentant Frédéric William duc de Brunswick embarquant pour l’Angleterre le 7 août 1809. Les plateaux peints de façon très élaborée n’étaient pas rares à cette époque.

 

Les pays de langue allemande décoraient des plateaux, des boîtes avec leurs motifs traditionnels qui traversèrent ensuite l’Atlantique jusqu’en Pennsylvanie sous le nom de «painted  toleware » et s’étendirent  aussi en Nouvelle Angleterre.

 

Russie

 

En Russie, on vit apparaître des plateaux laqués dans les Monts Oural au début du 18^ème siècle et plus tard dans la région de Saint Pétersbourg.

Au milieu du 19^ème siècle, le village de Zhostovo était devenu la capitale des meubles en tôle peinte.

 

 

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